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Le 25 septembre 1555, la paix d'Augsbourg
consacre la division religieuse de l'Allemagne entre catholiques et luthériens
(1). Aujourd'hui encore, le pays compte à peu près
autant de catholiques que de protestants.
Une paix précaire
Pendant deux décennies, l'empereur Charles
Quint, bon catholique, s'est efforcé de contenir en Allemagne les progrès
de la doctrine de Luther.
Charles Quint doit combattre sur plusieurs fronts, contre les Turcs qui menacent
Vienne, contre les Barbaresques de Tunis et d'Alger qui saccagent les côtes
italiennes, et contre les protestants allemands.
A ces derniers, faute de mieux, il concède la paix religieuse de Nuremberg le
23 juin 1532.
Mais la guerre reprend, plus violente que jamais, quinze ans plus tard. Charles
Quint vainc les princes protestants à Mühlberg le 24 avril 1547 mais la menace
d'une intervention française en Lorraine et d'une intervention turque en
Hongrie l'oblige une nouvelle fois à composer.
Une paix précaire
Vieilli et amer, Charles Quint autorise son frère Ferdinand à signer la trêve
de Passau en 1552.
Puis il lui demande de convoquer une Diète à Augsbourg, en Bavière, pour
tenter de mettre enfin un terme à la guerre civile et religieuse.
Au terme de plusieurs mois de négociations, Ferdinand concède aux princes
allemands, par le recès d'Augsbourg, le libre choix de leur religion,
catholique ou luthérienne.
Il leur donne en prime le droit d'imposer leur religion à leurs sujets selon
l'adage de l'époque: «cujus regio, ejus religio» (tel prince, telle
religion). Seules les villes dépendant directement de l'empereur bénéficient
de la tolérance religieuse.
Une exception importante concerne les principautés ecclésiastiques gouvernées
par un évêque. Ce dernier, s'il se convertit au luthérianisme, ne peut
contraindre ses sujets catholiques à se convertir ou émigrer. Réciproquement,
les habitants de ces principautés ont le droit de suivre la foi de Luther.
D'autre part, les protestants autres que luthériens (calvinistes, anabaptistes,
zwingliens) sont exclus du compromis d'Augsbourg.
Lourd de sous-entendus et de non-dits, le compromis instaure une paix précaire.
Charles Quint, qui y voit un échec personnel, abdique
un mois plus tard et transmet à son frère Ferdinand la dignité impériale.
La Contre-Réforme catholique ne tarde pas à ramener à l'ancienne foi
nombre de régions allemandes, surtout en Rhénanie et dans les Alpes.
Elle est conduite avec vigueur par les Jésuites, qui bénéficient de l'argent
espagnol et de l'appui des successeurs de l'empereur Ferdinand 1er. Elle
s'appuie sur les bonnes résolutions du grand concile qui s'est ouvert en 1545
à Trente.
La vigueur de la Contre-Réforme attise les querelles entre catholiques et luthériens,
notamment à propos des principautés ecclésiastiques.
Les rapports entre les communautés religieuses se tendent au point de susciter
à la génération suivante une atroce guerre
de Trente Ans.
Cette guerre s'achèvera en 1648 par les traités de Westphalie après que la
moitié de la population allemande aura trépassé de mort violente.(L'Allemagne
avait perdu 40% de sa population rurale et 30% de sa population dans les villes
et parmi les victimes ,beaucoup furent victimes des épidémies et de la
disette) C'est à ce
prix seulement que s'installera la paix religieuse.