Flandres - les tapisseries

      Au Moyen Âge la tapisserie avait uniquement une utilité pratique : protéger les grandes pièces de l'humidité et des courants d'air. Cependant, à cause de leur taille et de leur complexité, elles devinrent des marques de pouvoir et de richesse.
     Comme les tapisseries nécessaires pour fournir des châteaux nécessitaient des moyens importants, les manufacturiers produisaient à proximité de localités prospères, souvent des centres lainiers. Jusqu'au XVème siècle, 1'lle-de-France est le plus grand producteur de tapisseries, puis vers 1500 ce sont les Flandres, en particulier Bruxelles et Bruges. Véritables artisans travaillant en famille, ils se plaisent à tisser des scènes bibliques, puis, s'inspirant de la traduction de textes grecs et latins, des scènes mythologiques.

 

La Tapisserie entre Moyen-Âge et Renaissance

     Avec la Renaissance et l'arrivée des artistes italiens, la tapisserie change radicalement de style. Associant peinture et tapisserie, Raphaël introduit l'art de la composition, la clarté, la perspective, les riches bordures qui donneront le "haut en couleur" propre à la Renaissance. Au XVIème siècle, Bruxelles domine le marché, national et international, grâce à son design supérieur et sa supériorité technique.

 

1530, Tapisserie bruxelloise

Tapisserie [jpg, 15 304 octets]
L'offrande de Persée, Anonyme, 1530
Suisse, Musée romain de Lausanne-Vidy
     Cette tapisserie, réalisée à Bruxelles vers 1530, appartient à une tenture dont deux autres pièces sont conservées à Boston et en Allemagne. Elle représente trois  épisodes de la vie de Persée racontée par Ovide dans ses Métamorphoses :
  • en bas à gauche : Le héros libère Andromède en pétrifiant le monstre...
  • au centre : ... il la rend à ses parents et sacrifie une offrande à Athéna, Zeus et Hermès...
  • en haut à droite : ... et enfin l'épouse.

     Cette tapisserie présente par ailleurs des caractéristiques moyenâgeuse qui montrent que la Renaissance italienne pénètre lentement en Europe : le bestiaire mythologique se confond avec celui chrétien car Pégase est représenté en licorne, et par ailleurs la pièce privilégie le sacrifice aux Dieux, reléguée dans la toile de Piero di Cosimo, soulignant ainsi la piété du Héros : le mythe est ici fortement christiannisé.

Source de l'image :
          • Un site web a rapporté une exposition de tapisserie qui eut lieu en Suisse au Musée Romain Lausanne-Vidy :
          http://www.up-all-night.ch/~ego/collecti.htm
          N.B. : L'exposition étant terminée, peut-être ce site est-il fermé.
Source du commentaire :
          • Un atelier d'artisanat actuel : Mille Fleurs Tapestries http://www.belgiantapestry.com/history.htm
          • La tapisserie française : http://www.chez.com/jmdecottignies/Histoire.htm
          • La tapisserie internationale : http://www.worldtapestries.co.uk/pages/html/history_of_tapestry.html

 

1530, Tapisserie bruxelloise

Persée délivrant Andromède
(suite des Fables d'Ovide)
tissée de fil d'or d'argent et de soie
3,56 x 4,06 m
Madrid, Patrimonio Nacional

     Un internaute nous a aimablement communiqué une référence à cette tapisserie dans un ouvrage d'art.

BUCHANAN I, The tapestries acquired by King Philip II in the Netherlands in 1549-50 and 1555-59. New documentation,
Gazette des Beaux-Arts, Oct. 1999, pp. 131-152.

 

 

La Tapisserie baroque

      Vers 1660 Colbert fonde les Gobelins sous la protection de Louis XIV. Des centaines d'artisans travaillent alors. Les designers jouent cependant un rôle énorme : Durant 30 ans, François Boucher (1703-1770) fait des dessins pour plus de 400 tapisseries dans un magnifique style Rococo. A la fin du XVIIIème siècle les papiers paints remplacent les murs de laines, et les tapisseries étant très chères, elles finissent par disparaître.

XVIIème siècle, Tapisserie flamande

     Les tapisseries flamandes fleurissent dans cette partie du siècle, et cette seconde pièce présente le cortège de noces de Persée, vainqueur de la Belle et de la Bête.

     Cette tapisserie diffère grandement de la précédente par son sujet et la façon dont elle le traite : loin de la piété moyen-âgeuse, ce style est léger et enjoué, l'espace est dégagé et laisse une grande place à la nature et au sentiment amoureux : on reconnait des caractéristiques du baroque voire du rococo.

Le Triomphe de Persée,
Anonyme, XVIIème siècle, 2,65 x 4,75 m.
Dinolevi,

Du 12 février jusqu'au 21 mai 2003 (salle 17)

Jean-Baptiste Oudry
Les Divertissements champêtres
Paris, 1686 - Beauvais, 1755
décor d'arabesques peint pour le château de Voré.
Vers 1720-1723
Toile
H. ca.3,65 m.
© RMN /
H. Lewandowski

La Promenade
Toile. H. 3,64 ; L. 0,78 m.
Devant une charmille : un couple en promenade, avec un batelier.
En haut : médaillon avec une femme en mouvement ; trophée d'ustensiles de promenade (ombrelles, cannes avec leurs cordons de soie) ; oiseaux.
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-26

Le Repos
Toile. H. 3,64 ; L. 0,78 m.
Auprès d'une fontaine : deux femmes et un gentilhomme au repos.
En haut : médaillon avec une femme assise ; trophée d'ouvrages de dames (rouet et quenouille, navette et sacs à couture) ; oiseaux.
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-27

La Pêche
Toile. H. 3,64 ; L. 1,44 m.
Sous un filet de pêche : Arlequin, en présence de Scaramouche, tente d'attraper le poisson pêché par une femme.
En haut : tête de dauphin ; Amphitrite en médaillon ; trophée de poissons (poissons, canne à pêche et épuisette) ; oiseaux (héron cendré, héron pourpré, martins-pêcheurs et canard col vert).
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-21

 

La Chasse
Toile. H. 3,63 ; L. 1,44 m.
Sous un filet de chasse : une chasse au cerf, un sonneur de trompe et deux femmes, dont une se protège du soleil avec un éventail.
En haut : hure de sanglier ; Diane en médaillon ; trophée de chasse (faisan, lièvre, héron ; fusil, gibecière et poire à poudre) ; oiseaux (pie, faucon et bécasse dans le filet).
Pairs, musée du Louvre
RF. 2002-20

La Musique
Toile. H. 3,65 ; L. 1,44 m.
Sous un baldaquin : un concert de musique et une bergère.
En haut : Pégase (symbole de l'inspiration poétique) ; Apollon en médaillon ; trophée d'instruments de musique (guitare, violon, flûte de Pan, flûte à bec, tambourin de basque et cahiers de musique) ; oiseaux exotiques.
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-19

La Comédie burlesque
Toile. H. 3,64 ; L. 1,22 m.
Sous un rideau de scène : un ours se précipite sur son dresseur ; une femme élégante traie une vache. Armoiries des Fagon, "d'azur à un mouton d'argent, regardant un lion d'or, surmonté d'un soleil de même".
En haut : couronne ; la Folie en médaillon (Thalie ?) ; singe allumant un lustre, singes musiciens et oiseaux.
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-23
 

La Danse
Toile. H. 3,64 ; L. 1,22 m.
Devant une rangée d'arbres : Pierrot et Arlequin accompagnent en musique un jeune couple dans sa danse.
En haut : couronne ; figure en médaillon (Terpsichore ?) ; singe équilibriste, singes acrobates et oiseaux.
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-22

La Collation
Toile. H. 3,64 ; L. 0,90 m.
Sous un berceau de vigne : Mezzetin verse du vin à une jeune femme ; un personnage costumé de blanc brodé de rouge, la tête et le cou ceints de dentelles, porte un toast.
En haut : Bacchus en médaillon ; trophée de victuailles (bouteilles, jambon, volaille, saucisses, broche et poêle) ; compotiers de fruits et oiseaux (hirondelles, mésange ?).
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-24

Le Jeu
Toile. H. 3,64 ; L. 0,90 m.
Sous un berceau de chèvrefeuille : Polichinelle joue au trictrac avec un gentilhomme et gagne (ou triche ?) ; au sol, un jeu de cartes.
En haut : Mercure en médaillon ; trophée de sports de plein air (raquettes et volants, maillet et boules de croquet, battoir pour le jeu de longue paume, petite et grande masse pour le billard, corde) ; bouteilles et verre, cafetière et tasses ; oiseaux.
Paris, musée du Louvre
RF. 2002-25

 

Jean-Baptiste Oudry
Les Divertissements champêtres
Paris, 1686 - Beauvais, 1755
décor d'arabesques peint pour le château de Voré.
Vers 1720-1723
Toile
H. ca.3,65 m.
© RMN /
H. Lewandowski