- COLBERT PEINT PAR PHILIPPE DE CHAMPAIGNE

Qu'au moins, il me laisse mourir tranquille.

1683

D'un abord glacial, aussi peu soucieux de plaire que possible, Jean-Baptiste Colbert fut le ministre indispensable Pendant vingt-deux ans il servit Louis XIV avec patience, indifférent au tumulte de la Cour, à l'hostilité de la bourgeoisie comme à celle des petits nobles que leurs titres, incertains, exemptaient des charges de l'impôt jusqu'à ce que, précisément, les enquêteurs de Colbert fissent voler en éclats leur prétendue noblesse.

Louis XIV n'aimait guère son trop sérieux ministre; il lui préfèrait Louvois, plus courtisan et qui flattait son goût pour les brillantes campagnes militaires.

 
Le Roi lui avait dit un jour  " Je fus assez maître de moi, avant-hier, pour vous cacher   la peine que j'avais d'entendre un homme que j'ai comblé de bienfaits, comme vous,  me parler de la manière que vous faisiez" au sujet des dépenses que le roi faisait et qui contrarié Colbert dans ses comptes.

 

Colbert dans une lettre, avait énuméré au roi les dépenses qu'il convenait de réduire, sans différer d'un instant. " La quatrième dépense, écrivait-il, celle des plaisirs et divertissements, doit subir toute la rigueur des retranchements et toute l'économie possible, par cette belle maxime qu'il faut épargner cinq sols aux choses non nécessaires et jeter les millions quand il est question de votre gloire. "
Lorsque Colbert, épuisé par des années d'un labeur écrasant, s'alita, le roi lui écrivit "de prendre soin de lui, de tâcher de se rétablir".

Colbert, mourant, refusa d'ouvrir le message royal, disant: "je ne veux plus entendre parler du roi; qu'au moins il me laisse mourir tranquille

 source :    http://perso.wanadoo.fr/jean.levant/histo/col1.htm

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