Ce n'est qu'en 1645, que les Français se rendent maîtres de Béthune, Lens, Lillers et Saint-Venant. En 1648, le prince de Condé remporte sur les Espagnols dans les plaines entre Lens et Grenay une victoire qui conduit au traité de Westphalie. En 1649, Saint-Venant est repris par les Espagnols. En 1657, Turenne prend Saint-Venant aux Espagnols et porte le dernier coup à leur puissance par la victoire des dunes.

 L'Artois est finalement rattachée à la France en 1659 (Traité des Pyrénées) sauf l'Artois " réservé " mais la structure administrative, judiciaire et fiscale de la Province est globalement confirmée par Louis XIV et ses successeurs. En 1679, le traité de Nimègue donne à Louis XIV la possession de la plus grande partie de la Flandre. De 1710 à 1713, les Anglais parcoururent l'Artois et enlevèrent aux Français Béthune et Saint-Omer. La victoire de Denain, suivie du traité d'Utrecht (1713) donnèrent, définitivement à la France l'Artois et la Flandre Française. Ce traité marque enfin la fixation définitive de la frontière du Nord et le retour à la paix, en Flandre et en Artois, pour près d'un siècle.

L'Artois, pays d'Etats, garde une autonomie relative par rapport aux intendants (L'Artois est rattachée comme le Boulonnais à l'intendance de Picardie jusqu'en 1754 puis à celle de Flandre).

-Un système fiscal original est maintenu ; la province ne paie pas les impôts royaux (ni taille, ni gabelle, ni aides) ; les États versent annuellement une somme forfaitaire. Cette somme est récupérée par l'application de la fiscalité héritée de l'époque impériale en particulier le paiement par les tenanciers de la terre de vingtièmes et centièmes.

Pour résumer;

Trois périodes peuvent être distinguées dans l’organisation de la province :

entre 1640 et 1661, l’Artois possède à la fois un gouverneur et un intendant ; de 1661 à 1754, pays d’État, il est réuni à la Picardie, pays d’élection, dans la même généralité ; après 1754, il dépend de l’intendance de Flandre. L’Artois possède une ligne douanière avec la Picardie. L’œuvre d’assimilation de la monarchie française a cependant porté ses fruits car, de " province réputée étrangère ", la province était intégrée dans la nation française à la fin de l’Ancien Régime.

Sur le plan militaire, l'équilibre des forces en présence interdit, pendant longtemps toute victoire décisive; la guerre est interminable :